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Please use this identifier to cite or link to this item: http://arks.princeton.edu/ark:/88435/dsp01v405sd201
Title: Le manifeste des 343 and the Politics of Reproduction: A Study of Abortion, Contraception, and Collective Traumatization
Authors: Tseng, Annabelle
Advisors: Trezise, Thomas
Rentzou, Efthymia
Department: French and Italian
Certificate Program: Program in Gender and Sexuality Studies
Class Year: 2019
Abstract: De 1810 à 1975, l'avortement en France était considéré comme une infraction pénale. Dans le même temps, l'avortement était un secret de polichinelle. Malgré l'interdiction légale de l'avortement, les femmes ont continué à subir des avortements clandestins en dehors des hôpitaux et des cliniques. Généralement pratiqués dans des conditions peu hygiénique et non réglementées, les avortements clandestins étaient des opérations à haut risque qui entraînent souvent des infections et même la mort. En raison de la stigmatisation sociale et de la menace de poursuites pénales, les femmes qui ont survécu aux avortements clandestins ont souffert en silence. En avril 1971, 343 femmes ont confessé collectivement le crime d'avortement dans une déclaration écrite publiée par Le Nouvel Observateur. Ce faisant, ces femmes ont brisé le silence qui entoure l'avortement clandestin et ont audacieusement demandé l'avortement gratuit et la contraception. Cette déclaration a été popularisée sous le nom de manifeste des 343. De nombreuses études sur l'histoire de la politique reproductive considèrent le manifeste comme un catalyseur de la libéralisation de l’avortement et de la contraception en France. De même, les recherches existantes sur le mouvement féministe français citent le manifeste des 343 comme l’action publique pivot qui a mobilisé les militantes féministes pour poursuivre la justice reproductive. Également, les récits personnels écrits par des militantes féministes impliquées dans la lutte pour l'avortement gratuit et la contraception font référence à la publication du manifeste comme à l'étincelle qui a enflammé le mouvement de libération des femmes. Cependant, mon examen de ces sources primaires et secondaires a révélé l’absence d’une étude exhaustive sur le manifeste des 343 et ses implications. Cette thèse examine les politiques de la reproduction en France à travers une étude approfondie du manifeste des 343; Je retrace le contexte historique et social à partir duquel le manifeste a émergé, réalise une analyse du manifeste et explore l'impact de ce dernier sur législation de la reproduction et les mouvements activistes. Mon travail s'appuie sur les recherches existantes concernant la lutte pour l’avortement gratuit et la contraception en France pendant les années 1970. Aux fins de mes recherches, je compte sur des textes historiques sur le mouvement féministe français, d'études juridiques sur l'avortement et sur la politique contraceptive, ainsi que de documents d'archives tels que des statuts juridiques, des journaux, des magazines, et des périodiques féministes. Je cite également des témoignages et des mémoires écrits par des femmes qui ont subi un avortement clandestin. En outre, j'emprunte la théorie féministe et la théorie du traumatisme dans ma discussion sur l'avortement, le témoignage et le traumatisme. Le premier chapitre fournit un bref historique de l’avortement et de la contraception au cours des années qui ont précédé le manifeste des 343. J'explique l'évolution de la politique reproductive de l'article 317 de 1810 à la proposition de la loi Peyret de 1970, en tenant compte de la façon dont le pronatalisme parrainées par l'État et la peur d'une dépopulation nationale ont contribué à la répression de l'avortement et de la contraception. Ce faisant, j'explore la relation entre la reproduction et la nation. De plus, je souligne que l'Église catholique romaine s'est opposée à l'avortement pour des raisons liées à la fois au pronatalisme et à la moralité religieuse. Dans le deuxième chapitre, je reconstruis l’histoire du manifeste des 343. Je montre comment le manifeste a émergé à la même époque que le mouvement féministe français autonome, le mouvement de libération des femmes (MLF). Ensuite, j'explore la relation entre la création du manifeste des 343 et la ferveur révolutionnaire de Mai 68 afin d’éclairer les influences radicales et militantes du manifeste. Le reste du chapitre est consacré à une analyse détaillée du manifeste qui relie le texte au contexte juridique, politique et social plus large de l'avortement. Le chapitre suivant examine l'impact du manifeste des 343 sur l'activisme en faveur des droits de reproduction, ainsi que son effet sur la réforme de la politique en matière d'avortement et de contraception à partir de 1971. Parallèlement à une analyse des changements de politique et des débats critiques sur les politiques de reproduction, je souligne les objectifs et les réalisations de groupes activistes tels que le MLA, le MLF, Choisir, le GIS et le MLAC. J'explique comment les efforts de ces organisations (tels que le procès de Bobigny et la publication du manifeste des 331) ont conduit à la libéralisation éventuelle de l'avortement et de la contraception à la fin des années 1970. Enfin, mon dernier chapitre souligne l'importance de l'écriture et de "la parole des femmes" dans le mouvement pour la justice reproductive. L’importance mise sur l’écriture féminine dans les périodiques féministes, parallèlement à la publication du manifeste des 343, a poussée les femmes à écrire et à partager des témoignages sur leurs expériences de l’avortement clandestin. De cette façon, le témoignage d'avortement est devenu un élément central du mouvement pour la justice en matière de reproduction. En analysant les témoignages d'avortement, je montre que l'avortement clandestin a constitué un événement traumatisant. Par ailleurs, le procès de construction d'un narratif dans l'acte d'écrire d'un témoignage d'avortement offrait aux femmes un moyen de se remettre du traumatismes causés par un avortement clandestin. En identifiant des similitudes frappantes entre plusieurs témoignages d'avortement, je propose que des événements isolés d'avortement clandestin créent les conditions d'un traumatisme collectif des femmes. Dans l'ensemble, mon analyse du manifeste des 343 et de ses implications révèle comment la question de l’avortement est liée inextricablement à de multiples formes d’oppression. Enfin, ma thèse affirme l’autorité des expériences vécues des femmes et reconnaît la valeur de la voix des femmes dans le discours sur l’avortement et la contraception.
URI: http://arks.princeton.edu/ark:/88435/dsp01v405sd201
Type of Material: Princeton University Senior Theses
Language: en
Appears in Collections:French and Italian, 2002-2023

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